Christiane-Desroches-Noblecourt

Portrait de Christiane Desroches-Noblecourt, femme de la Résistance

Christiane Desroches Noblecourt, pour vous, c’est sûrement la personne responsable de l’incroyable sauvetage des temples d’Abou Simbel dans les années 1955 – 1960 (menacés d’engloutissement par le barrage d’Assouan, vous vous souvenez ?). Hé bien sachez que cette universitaire au destin extraordinaire, née en 1913, passionnée par l’égyptologie dont elle veut faire son métier depuis 1922 et la découverte du tombeau de Toutankhamon, première femme à diriger des fouilles archéologiques (en 1938), est aussi une femme de la Résistance. Forte de ses connaissances du département égyptien du Louvre, qu’elle a intégré en 1936, elle a participé à l’exfiltration et la mise en sûreté, en Zone libre, de nombreux artéfacts des collections du musée. Ses activités s’inscrivent au sein du réseau « Mouvement Résistance » qui publie également un journal clandestin d’information, dispose d’une branche armée basée au Louvre, et lui vaudront d’être brièvement incarcérée en 1940, mais relâchée faute de preuves suffisantes. À ce titre, elle est décorée de la Médaille de la Résistance en 1947. Elle est ensuite la première femme à recevoir la médaille d’Or du CNRS, et la première femme à faire beaucoup de choses dans le milieu archéologique, muséal, et de la recherche en général. Elle nous a quittés en 2011.